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La France face à sa crédibilité : le triple A à tout prix ?

La perspective d’une perte de la note triple A de la dette française s’est accentuée lundi 21 Novembre avec un nouvel avertissement de l’agence de notation Moody’s qui pense que la situation de la France continue de se dégrader. Déjà affaiblis par la crise la dette, les marchés financiers ont immédiatement réagi ; entrainant à la baisse la Bourse de Paris de plus de 2% dans l’après midi.

L’agence de notation s’inquiète des taux de plus en plus élevés auxquels doit faire face le pays pour emprunter sur le marché obligataire et de la dégradation de ses perspectives de croissance.

Dans un commentaire, Moody’s estime que « les coûts de financements élevés (à long terme, ndlr), conjugués à une perspective de croissance qui se détériore, auront des implications de crédit négatives ». En clair, cela signifie une potentielle baisse de la note du pays.

Selon certains analystes, la France ne mérite déjà plus son triple A et les marchés anticipent déjà sa perte.

Le gouvernement de Nicolas Sarkozy a fait de la sauvegarde du triple A par les trois grandes agences de notation une priorité. Le ministre des Finances François Barouin a d’ailleurs réaffirmé dans un communiqué « le caractère intangible des objectifs de réduction des déficits publics », tout en soulignant que « le niveau actuel des taux » auxquels emprunte la France « correspond à des conditions de financement qui sont très favorables ».

Les deux plans de rigueur adoptés depuis l’été risquent de ne pas suffire, malgré les annonces de François Barouin ministre du budget, puisque le gouvernement n’aura pas la main sur les évolutions de la croissance et sur les suites de la crise de la dette en zone euro.

Les taux d’intérêt continuent de progresser alors que la croissance française en 2012 à été ramenée à 1% (encore trop optimiste pour certains) contre 1,75% auparavant.

La crainte des marchés à l’égard de la dette française s’est accentuée ces derniers jours. Les taux à 10 ans, baromètre de la confiance des investisseurs, grimpent, même s’ils restent inférieurs à leur niveau du printemps. Surtout, l’écart de taux (« spread ») grandit avec le Bund, l’obligation allemande de référence. Il s’est creusé à un niveau historique la semaine dernière en dépassant les 200 points de base (2 points de pourcentage).

« La France est prise dans la spirale de la contagion et peu importe tout ce qu’elle pourra annoncer comme mesure de rigueur et toutes les promesses qu’elle fera, elle est entraînée dans un cercle vicieux », estime M. Ducrozet, stratégiste au Crédit Agricole.

Dans les salles de marché, la France est de plus en plus considérée comme un pays du Sud de l’Europe au même titre que l’Espagne et l’Italie du fait de sa dette importante (1.700 milliards d’euros) et de sa faible croissance.

Pour les analystes interrogés, le seul moyen de mettre fin à cette épidémie est une action rapide et volontaire de la zone euro avec notamment une annonce choc lors du prochain sommet européen le 9 décembre. Tous les yeux sont tournés vers la Banque centrale européenne et l’Allemagne pour qu’ils se prononcent par des rachats massifs des titres de dette des pays en difficulté.

En attendant, les mesures prises pour que la France reste crédible aux yeux des investisseurs entraîne sa population vers une fragilité voire une précarité économique qui ne semble pas être le souci premier de ses hommes politiques. Cette situation aurait dû être appréhendée depuis bien longtemps mais nous n’étions – jusque là – peut-être pas assez dans l’urgence.

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Les Français et la crise

Selon le récent sondage effectué par OpinionWay – Sofinco début Octobre pour évaluer l’impact de la situation économique sur les dépenses des ménages français sur ces deux dernières années, il en ressort que :

1 – 40% des français sortent moins, 36% dépensent moins pour s’habiller, 25% partent moins en vacances, 17% dépensent moins pour manger et 19% diffèrent leurs projets.

2 – La dégradation de la situation financière a comme facteur principal selon eux :

  •       L’augmentation des prix des transports, dépenses quotidiennes, consommation, loisirs à 69% ;
  •       L’augmentation des charges telles que : électricité, gaz, télévision, internet pour 62% des personnes       interrogées ;
  •       L’impact sur les salaires qui n’augment pas voire diminuent pour 32% d’entre eux ;
  •       10 % des personnes interrogées ont une baisse de moral et 8% attendent pour mettre en route leur projet.

3 – 29% des personnes affirment qu’il leurs manque chaque mois entre 250 et 500 € pour vivre, contre 24% entre 500 et 1000 € et 25% plus de 1000 €

4 – Un français sur deux subit l’augmentation du coût des produits alimentaires et des dépenses relatives à son logement, ce qui entraîne pour la majorité d’entre eux une baisse des activités de loisirs (52%), des dépenses d’habillement (55%) et une baisse importante de leur capacité et/ou réserve d’épargne (58%).

48% n’investissent plus dans l’amélioration de leur logement.

C’est dans ce contexte que le gouvernement français, dont les membres ne semblent pas être impactés par cette crise qui perdure, demande à ses ressortissants un effort supplémentaire sous la forme d’augmentation de taxes, de prélèvements sociaux, de suppression d’exonérations diverses.

Ils ne font que colmater les trous dans la coquille du bâteau car pendant ce temps, les ménages – qui ne peuvent épargner aujourd’hui ou bien reconstituer leur réserve qui diminue fortement – se paupérisent progressivement.

Cette situation va accélérer le fossé entre les personnes qui auront pu traverser cette crise et les autres qui forment la majorité de la population.

N’oublions pas également que la précarité des revenus d’aujourd’hui fabrique la pauvreté de demain. Compte tenu de l’évolution de l’espérance de vie et de la répartition démographique entre actifs et inactifs, ceux qui liquideront leurs droits à la retraite auront proportionnellement moins de retraite qu’aujourd’hui.

Nous pouvons déjà observer que les retraités subissent chaque année une baisse significative de leur pouvoir d’achat ; les pensions augmentant moins vite que le coût de la vie (hors dépréciation de la monnaie).

Il est vrai que ce n’est pas d’actualité pour des dirigeants qui changeront peut-être en 2012. De droite comme de gauche en passant par le centre, ce phénomène n’est tristement pas évoqué et pour cause… il ne faut pas soulever trop de problèmes à la fois, surtout ceux qui ne sont pas encore là ! Demain sera un autre jour.

Pauvre France ! Comme dirait Robert Lamoureux qui vient de nous quitter.

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Que faire avec moins de 1000 euros par mois ?

D’après l’INSEE, selon son analyse publiée en septembre 2010, près de 8 millions de français vivaient en dessous de ce seuil en 2008 (dernière données connues), soit environ 13% de la population française ; dont près de la moitié avait un niveau de vie inférieur à 773€ mensuels.

Si les données officielles indiquent que la pauvreté a plus ou moins stagné en France avec l’année précédente (13,4 % de la population en 2007), il est à craindre une accélération due aux répercutions de la crise économique, financière, immobilière et sociale pour les années à venir.

Les familles monoparentales sont les plus touchées puisqu’elles représentent 1,6 millions de foyers (2,7% de la population) avec en moyenne moins de 760 € de ressources mensuelles.

Généralement, la pauvreté augmente avec le nombre d’enfants dans le ménage.

Si le taux de pauvreté a reculé de 0,4 points (passant de 13,4% en 2007 à 13% en 2008), cette légère diminution est cependant à relativiser.

En effet, la Caisse Nationale des Allocations Familiales (CNAF) a utilisé, pour la 1ère fois en 2008, les données de l’administration fiscale pour mesurer les ressources ouvrant droit aux différentes allocations. Les prestations ont été calculées jusqu’au 31/12/2008 avec les revenus de 2006. De ce fait, le nombre de bénéficiaires a augmenté et a eu un impact de 0,2 points sur le taux de pauvreté. Une fois cet effet isolé, on considère le taux de pauvreté comme stable et avoisinant les 13% depuis 2004.

Le seuil de pauvreté
Est considéré comme pauvre, un ménage (ou un individu) dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. Ce seuil est calculé par rapport à la médiane de la distribution des niveaux de vie. Il correspond à 60% du niveau de vie médian (19000 € annuels ou 1580 € mensuels en 2008) soit 949 € par mois pour l’année étudiée.

Les 10 % de la population les plus modestes ont un niveau de vie annuel inférieur à 10 520€ tandis que pour les 10 % les plus aisées, ce niveau est supérieur à 35 550€. Bien que l’écart à cesser de se creuser, il n’en reste pas moins que les plus aisés gagnent, en moyenne, 3,4 fois plus que les moins aisés.Au-delà de ce constat se pose un ensemble de questions consécutives :
1) Que faire avec moins de 1000 € par mois ?
2) Comment s’organiser pour essayer d’enrayer un pouvoir d’achat très bas ?
3) Que se passera t-il au moment de la retraite ou lorsque ces personnes ne seront plus en âge d’être actif ?
4) Comment préparer sereinement les études des enfants dans des conditions précaires ?
5) Comment faire pour construire sa vie lorsque nous sommes en état de dépendance financière ?
6) Enfin, avec qui pouvons nous en parler de manière constructive ?

Il existe des alternatives plus ou moins adaptées à chaque situation mais il est important de savoir que cette situation, si elle tend à gagner les couches moyennes de la population, n’est pas irrémédiable à celui qui en a d’abord conscience puis se donnera les moyens de son ambition personnelle et familiale.