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Petites histoires politiques : rétrospective CHIRAC

Evoqué dans une dizaine d’affaires depuis son mandat de maire de Paris jusqu’à son arrivée à l’Elysée, Jacques Chirac ne peut invoquer raisonnablement des hasards douteux jalonnant son parcours politique, même s’il avait toujours réussi – jusqu’à l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris –  à éviter les tribunaux, en partie grâce à l’immunité présidentielle dont il a bénéficié jusqu’en 2007.

RETROSPECTIVE

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1989 : Les faux électeurs de Paris

Avant les municipales de 1989, le Canard Enchaîné indique que le RPR aurait gonflé le nombre d’inscrits sur les listes électorales dans les IIIe, XIIIe, XIXe et XXe arrondissements de la capitale pour maintenir sa majorité et faire réélire Jacques Chirac. L’affaire des « faux électeurs » de la ville de Paris est suffisamment prise au sérieux par la justice pour qu’une enquête soit ouverte. Mais il faudra près de 20 ans de procédures pour que des accusations soient prononcées. Vingt ans pendant lesquels une autre affaire va défrayer la chronique : celle des faux électeurs du Ve arrondissement, lieu de naissance et d’élection de Jacques Chirac. C’est la socialiste Lyne Cohen-Solal qui dénoncera des centaines d’inscriptions fictives dans cet arrondissement tenu par Jean Tibéri depuis 1983.

En 2006, dix personnes seront reconnues coupables sur une quinzaine de prévenus pour la première affaire. Jean Tibéri a été condamné en 2009, en première instance. Ayant immédiatement fait appel, il n’a toujours pas été jugé en seconde instance et garde à ce jour l’ensemble de ses droits civiques. Jacques Chirac, lui, n’a pas été jugé.

1992 : L’affaire de la SEMPAP

En 1992, un rapport de l’Inspection générale de la mairie de Paris s’inquiète de la santé dela Sempap, la « Société d’économie mixte parisienne de prestation », autrement dit l’imprimeur de la capitale. Pas vraiment tendre avec ses gestionnaires, le rapport ouvre très vite la porte à plusieurs soupçons. Il est rapidement question de favoritisme dans le choix de prestataires pour des marchés publics, de financement indirect du RPR et de prestations « personnelles » offertes au couple Chirac. Plusieurs travaux d’impression auraient notamment été réalisés au bénéfice de Bernadette Chirac. Le total des sommes qui auraient ainsi été détournées à la mairie de Paris est estimé à l’époque à 110 millions de francs, soit plus de 15 millions d’euros. La Sempap été dissoute en 1996.

L’enquête réalisée par le juge d’instruction Jean-Marie d’Huy a été clôturée en avril 2009 et n’a pas encore donné suite. Jacques Chirac a été entendu en 2008 comme simple témoin.

1994 : Les HLM de la ville de Paris

Au début de l’année 1994, une petite affaire de fausses factures se transforme, entre les mains du juge Halphen, en affaire politique. La Société d’Application et de Revêtement (SAR), détenue par Francis Poullain, un proche de Jacques Chirac, aurait versé illégalement des commissions à Jean-Claude Méry, membre clé et trésorier officieux du RPR.

Très vite, un vaste système de financement occulte du parti est mis à jour. Le procédé est un classique : des entreprises de BTP, bénéficiant d’informations confidentielles pour obtenir les marchés de rénovation des HLM de la ville de Paris, surfacturaient leurs prestations aux organismes publics et reversaient la différence à des dirigeants politiques…

Au total, entre 1989 et 1994, plusieurs millions d’euros auraient ainsi été détournés grâce à une vingtaine d’entreprises.

Plus d’une trentaine de dirigeants d’entreprises et de l’OPAC ont été condamnés dans cette affaire aux multiples tiroirs. Si nombre de politiques ont été mentionnés (Méry, Tibéri, Roussin, Schuller, Balkany, Pasqua et Chirac), très peu seront finalement inquiétés.

1995 : Les marchés publics d’Ile-de-France

En 1995, la justice se penche sur une série de contrats signés depuis 1988 par les pouvoirs publics avec des entreprises du bâtiment pour la rénovation des lycées d’Ile-de-France. Avec un large système de fausses factures, elle met progressivement en lumière un circuit proche des malversations entourant la rénovation des HLM de la ville de Paris. Mais cette fois, des membres du RPR comme du PS sont visés. Parmi eux, Michel Roussin, directeur de cabinet de Jacques Chirac à la mairie de Paris, Louise-Yvonne Casetta considérée depuis comme une « trésorière occulte du RPR », mais aussi Jean-Claude Méry, membre clé du RPR, déjà au centre de l’affaire des HLM.

Sur une cassette diffusée en 2000 après sa mort (la fameuse « cassette Méry »), ce dernier confessera avoir remis 5 millions de francs en liquide à Jacques Chirac en 1986.

Louise-Yvonne Casetta et Michel Roussin seront condamnés en 2005 et 2006 (en dernière instance). Jacques Chirac, protégé par son immunité de président de la République pendant toute la procédure, sera maintes fois cité, mais jamais inquiété.

1998 : Les emplois fictifs

« Emplois fictifs de la mairie de Paris », « emplois fictifs du RPR », « faux chargés de mission »… Depuis la fin des années 1990, et notamment la plainte d’un contribuable en 1998, une série de procédures sous différentes dénominations est lancée pour un seul et même soupçon : l’emploi par la ville de Paris, entre 1977 et 1995, de plusieurs dizaines de personnes travaillant en réalité pour le RPR, pour Jacques Chirac lui-même ou pour des proches. Payés par la municipalité, ces « salariés » n’auraient en tout cas jamais effectué de mission pour la ville. Au fil des décisions de justice, des recours et des condamnations (cf. ci-dessous), il n’est resté finalement que 21 emplois contestés. Après que Chirac et l’UMP se soient engagés à « rembourser » 2,2 millions d’euros à la ville, la mairie de Paris s’est retirée des parties civiles.

En 2004, Alain Juppé, premier adjoint de Paris à l’époque des faits, a été condamné par la justice dans l’affaire dite « des emplois fictifs du RPR ». Après une année d’exil au Canada, Alain Juppé a progressivement repris ses fonctions de maire à la ville de Bordeaux et depuis plus d’un an, se retrouve au gouvernement de Nicolas Sarkozy comme Ministre des Affaires Etrangères ; on ne change pas les équipes qui gagnent…

2000 : Les voyages en avion

En 2000, la justice se penche sur une somme de 2,4 millions de francs que Jacques Chirac aurait versé, en liquide, à l’agence de voyage Gondard. Le tout pour une vingtaine de déplacements privés des Chirac et de proches, entre 1992 et 1995. D’où vient cette somme ? Un rapprochement avec les commissions occultes des marchés publics d’Ile-de-France est opéré. L’Elysée évoque « des primes perçues par Jacques Chirac en sa qualité de ministre et de Premier ministre, et d’argent personnel ou familial ». Dans la même période, des voyages effectués via la compagnie Euralair sont aussi dans le collimateur des juges. Certains auraient été offerts par l’opérateur, pourtant en difficulté, d’autres payés discrètement par des tiers plutôt intéressés. En 2004, un certain nombre de voyages de Bernadette Chirac en Corrèze seront ainsi pointés du doigt.

La provenance de l’argent versé à l’agence Gondard reste inconnue. Confrontés à l’immunité de Jacques Chirac, les juges se sont déclarés incompétents en 2001. Dans la seconde affaire (Euralair), l’instruction s’est achevée en 2009.

2001 : Le château de Bity

En 2001, le Canard Enchaîné dévoile une affaire datant de 1977. A l’époque, Jacques Chirac vient à peine d’être élu maire de Paris. Mais il est déjà trésorier de la Fondation Pompidou, consacrée aux personnes âgées. Passés quelques mois, celle-ci reçoit des dons anonymes en liquide, avoisinant au total près de 500 000 francs de l’époque. Puis elle achète, en partie grâce à ces fonds, un terrain de 5 hectares en Corrèze pour y construire « un centre de vacances pour personnes âgées ». Or le terrain jouxte le château de Bity, qui appartient… au couple Chirac ! La maison de retraite n’ayant jamais vu le jour, on soupçonne alors Jacques Chirac d’avoir voulu utiliser cet écran de fumée pour assurer sa tranquillité en évitant toute implantation dans le voisinage.

Il n’a jamais été prouvé que les dons à la Fondation Pompidou venaient de la mairie de Paris. Mais Jacques Chirac aurait en revanche bien fait pression pour l’achat du terrain par la Fondation. En 2001, la justice estimera finalement qu’il y avait prescription.

2001 : Le compte japonais

En 2001, Nicolas Beau, journaliste au Canard enchaîné, apprend quela DGSE s’intéresse de près à un compte ouvert depuis 1992 au Japon, à la Tokyo SowaBank. Ce compte, doté de 300 millions de francs, serait tout simplement celui de Jacques Chirac et regrouperait « le butin » de plusieurs affaires. Disposant de peu de documents et de timides témoins (dont le général Rondot), les journalistes qui enquêteront sur le sujet seront toujours pris pour des illuminés par une partie des médias et de la justice. L’un d’eux, Jean-Pascal Couraud, a mystérieusement disparu à Tahiti, en 1997, alors qu’il était sur une piste. Aujourd’hui encore, l’existence du compte reste à prouver. Seuls faits incontestables : Jacques Chirac a promu Shoichi Osada, le directeur de la Tokyo SowaBank, chevalier de la Légion d’honneur en 1994, puis officier en 1997, avant sa faillite en 1999.

Aucune procédure judiciaire n’a été menée directement au sujet de l’hypothétique compte. L’enquête sur la disparition de Jean-Pascal Couraud a permis la déclassification de documents secret défense en 2008, sans montrer de lien entre les deux affaires.

2002 : Les frais de bouche

En 2002, Jacques Chirac est en marche vers l’Elysée quand l’affaire dite « des frais de bouche » vient perturber sa campagne. Selon un rapport officiel de l’Inspection générale de la ville de Paris, 2,1 millions d’euros auraient été dépensés par le couple Chirac pour des frais alimentaires et de réception quand Jacques Chirac était maire de Paris, entre 1987 et 1995. Soit 4000 euros par jour en moyenne. Le tout supporté bien évidemment par les finances de la capitale. Bertrand Delanoë porte plainte et le dossier menace immédiatement de bouleverser l’élection présidentielle qui s’annonce déjà difficile pour le président sortant. Ce dernier sera finalement réélu dans les conditions qu’on connait, face à Jean-Marie Le Pen au second tour.

Il a été entendu comme « témoin assisté » en 2007 dans cette affaire.

Un non-lieu, prononcé en novembre 2003, a depuis été confirmé par la cour d’appel de Paris. Le juge Courroye, auteur du premier verdict, avait estimé que les faits éventuels étaient prescrits au moment de la plainte de la ville de Paris.

 

Jacques Chirac aura été mentionné, à tort ou à raison, au total dans une dizaine d’affaires pendant sa longue carrière. Bien des ramifications des unes et des autres ne figurent d’ailleurs pas cette rétrospective : l’achat, par une filiale des HLM de Paris, d’un logement avec jardin privatif dont aurait jouit le couple Chirac, une énième affaire de fausses factures, entourant la direction de l’architecture de la mairie de Paris dans les années 1990…

L’ancien chef de l’Etat a aussi été cité plus ou moins explicitement dans plusieurs grands dossiers très politiques ces dernières années : l’Angolagate, lié à la vente d’armes parla Franceà l’Angola, l’affaire Karachi, ou encore la manipulation que constitue l’affaire Clearstream et pour laquelle son ancien directeur de cabinet Dominique de Villepin sera poursuivi en appel en mai 2011 puis relaxé en Septembre.

Ces affaires, qui ont été portées à notre connaissance, sont peut-être le fruit d’une stratégie calomnieuse de la machine politicienne bien huilée en la matière mais comme dirait le vieil adage : il n’y a pas de fumée sans feu.

Comment – dans ces conditions – pouvons-nous prôner auprès de nos enfants les valeurs sur lesquelles repose notre République et qui sont les nôtres dans notre éducation : probité, honnêteté, transparence, etc… ?

Comment pouvons-nous être crédibles – en tant que français vis à vis de l’extérieur et en tant que parent vis à vis de nos enfants – si nos propres représentants, à la tête de l’Etat ne montrent pas l’exemple ?

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Le triple A français

Encore inconnue du grand public jusqu’avant l’été, la notation de la France est devenue en quelques mois le centre de notre vie quotidienne bien malgré nous. Les plans d’austérité se sont en effet succédés pour faire garder à la France son triple A et donc sa crédibilité vis-à-vis des investisseurs.

Une première question se pose naturellement à celui qui veut comprendre : qu’est cette notation et à quoi sert-elle ?

Pourquoi n’en entendions-nous pas parler avant alors qu’aujourd’hui pas un jour ne se passe sans en faire référence dans les médias ?

La notation financière ou notation de la dette ou rating (dans le monde anglo-saxon) est l’appréciation, par une agence de notation financière, du risque de solvabilité financière :

  • d’une entreprise ;
  • d’un État (« notation souveraine ») ou d’une autre collectivité publique, nationale ou locale ;
  • d’une opération (emprunt, emprunt obligataire, opération de financement structurée, titrisation, etc.),

et à attribuer une note correspondant aux perspectives de remboursement de ses engagements envers ses créanciers — fournisseurs, banques, détenteurs d’obligations, etc…

La notation financière constitue, pour les investisseurs, un critère clé dans l’estimation du risque qu’un investissement comporte, particulièrement dans le cadre de marchés financiers de plus en plus globaux qui rendent difficile la maîtrise de l’information et donc de tous les paramètres de risque. C’est même un des critères obligatoires pour les emprunteurs institutionnels (fonds de pension, collectivités territoriales, etc…) dont les statuts précisent un niveau de notation minimal pour leurs investissements.

Il est essentiel de faire la distinction entre la notation financière et l’évaluation des risques-clients, qui peuvent avoir les mêmes objectifs (faire face au risque de contrepartie) mais n’utilise pas les mêmes ressources (le premier fait appel à un véritable audit financier et l’autre fait appel à un système expert automatique). Également, la notation est sollicitée (souvent par les grandes entreprises cotées) alors que l’évaluation est systématique et réalisée sur l’ensemble des entreprises.

La mission d’effectuer l’analyse financière nécessaire et d’attribuer la note est confiée à des agences de notation financière, qui reflètent et renforcent l’équilibre des pouvoirs économiques et politiques dans le monde. Les trois plus grandes agences de notation sont américaines (Moody’s, Fitch, Standard & Poors). La principale agence chinoise est la Dagong Global Credit Rating.

Elles font paraître régulièrement leurs notations. Habituellement deux notes sont attribuées, l’une pour apprécier le risque de non-remboursement à court terme et l’autre pour appréhender ce même risque mais pour les créances à plus long terme.

Le AAA est la meilleure note existante et ne s’applique le plus souvent qu’aux plus puissants Etats. Cette notation est extrêmement importante puisqu’elle subordonne le coût de l’emprunt pour l’emprunteur. En effet, toute dégradation de cette notation AAA (vers AA ou vers A) impliquera pour l’émetteur de payer un taux d’intérêt plus élevé aux investisseurs.

Les pouvoirs publics se mobilisent pour garder ce fameux triple A à la fois pour garder des taux d’intérêts bas mais peut-être pour paraître encore une grande nation, ceci quelqu’en soit les conséquences sur la population française. Car nous oublions facilement que la dette de la France ne date pas d’aujourd’hui et qu’elle est la conséquence des politiques successivement menées durant ces 50 dernières années ; peu importe la tendance politique du moment.

Alors que la France s’est endettée vis-à-vis d’elle-même pour financer ses interventions notamment sociales, le grand emprunt lancé par Nicolas Sarkozy a permis de titriser une partie de cette dette en la finançant par des investisseurs extérieurs moyennant un taux d’intérêt.

Cette créance provenant d’un Etat est synonyme de sécurité absolue. C’est ainsi que la France est devenue débitrice de tout investisseur qu’il soit français ou étranger avec le danger de dépendre de conditions extérieures…

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La protection sociale en France coûte cher

Dans son rapport annuel sur la Sécurité sociale, les sages de la rue Cambon pointent le niveau historique du trou de la Sécurité sociale en 2010, à près de 30 milliards d’euros, et le gonflement de la dette sociale à 136,2 milliards fin 2010.

« Jamais le déficit de la Sécurité sociale n’a atteint un niveau aussi élevé qu’en 2010. A 29,8 milliards, le déficit des régimes de base et du fonds de solidarité vieillesse (FSV) a atteint un niveau historique, il a triplé en deux ans pour représenter l’équivalent de 1,5 % du PIB », a expliqué Didier Migaud en présentant le rapport annuel de la Cour des comptes sur la Sécurité sociale.

La crise n’est pas la seule responsable du trou du régime général ; elle ne représente qu’un peu moins de la moitié du déficit global qui équivaut à 1,2 point du PIB ».

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Le poids de la dette sociale

L’accumulation des déficits sociaux, d’année en année, fait gonfler la dette sociale qui a atteint un total de 136,2 milliards d’euros fin 2010. « La dégradation sans précédent des comptes et l’accumulation des déficits conduisent à entretenir une spirale de la dette sociale, particulièrement dangereuse pour la légitimité et la pérennité même de notre protection sociale. Comme le déficit des comptes sociaux qui en est à l’origine, la dette sociale est elle aussi une anomalie » explique Didier Migaud.

Les niches sociales

Si les comptes 2011 devraient être en amélioration par rapport aux prévisions du fait de la bonne tenue des cotisations sociales que constate l’Acoss, et que les recettes supplémentaires annoncées par le gouvernement dont bénéficiera majoritairement la Sécurité sociale (environ 6,5 milliards d’euros) seront trouvées, la situation n’en demeure pas moins inquiétante ; notamment en raison de perspectives économiques peu favorables. La Cour des Comptes recommande donc « de revenir à l’équilibre, selon un calendrier rapproché », et préconise « d’intensifier la maîtrise des dépenses sociales, notamment d’assurance maladie » et « d’augmenter les recettes en agissant prioritairement sur les niches sociales ».

Les médicaments et l’hôpital pointées du doigt

En premier lieu ce sont le dépenses d’assurance maladie et tout particulièrement les dépenses de médicaments, dont la « maîtrise est un enjeu considérable », qui sont montrées du doigt.

En second lieu l’urgence est à la recomposition de l’offre de soins qui doit « porter sur l’hôpital (représentant plus de 72 milliards de dépenses) dont les marges de progrès sont considérables ».

Les ménages mis plus à contribution contrairement aux annonces antérieures du gouvernement

François Fillon a insisté sur la préoccupation du gouvernement en matière d’équité et présenté ses mesures comme renforçant « la justice fiscale et sociale ». Et la ministre du Budget Valérie Pécresse de renchérir lors de l’examen du collectif budgétaire au Parlement en mettant en avant « un effort équitablement réparti entre les entreprises et entre les ménages ».

Même si Bercy annonçait que 45 % de l’effort du plan de rigueur « reposeront sur les entreprises et 37 % sur les ménages les plus aisés », il n’en reste pas moins qu’à ce jour les diverses mesures adoptées par le Parlement ont comme conséquence une répartition dans l’effort quelque peu différente un tiers pour les entreprises contre deux tiers pour les ménages.

Certes, le lobbying actif – et fructueux – des députés contre la suppression de certaines niches a pu donner l’impression, concernant notamment la TVA sur les parcs à thème et l’abattement pour durée de détention des plus values immobilières, de prendre la défense des ménages. Certes, taxer à 2 % des nuitées d’hôtels au-delà de 200 euros touche surtout les touristes étrangers. Et les solutions trouvées par le rapporteur général du budget de l’Assemblée Gilles Carrez, telles l’application anticipée de la suppression du bénéfice mondial consolidé et du doublement de la quote-part sur les plus-values de titres détenus par les entreprises ou encore les droits d’enregistrement sur les cessions de parts de SCI vont peser en premier lieu sur les entreprises.

Mais à y regarder de plus près, l’impact de certaines mesures toucheront et touchent déjà largement les consommateurs.

Par exemple, les ménages propriétaires d’une résidence non principale ne sont pas tous aisés (héritages, achat en zone rurale faute de pouvoir acheter sa résidence secondaire…). La suppression de l’exonération fiscale des plus-values immobilières après 15 ans de détention pèsera également sur une frange non privilégiée d’épargnants. Gilles Carrez lui-même s’était montré prudent dans son rapport sur le projet de loi de finances rectificative (avant modification), jugeant notamment utile de ne pas « empêcher certains ménages vivant dans des zones très tendues, et qui n’ont pas la possibilité de devenir propriétaire de leur résidence principale, de se constituer malgré tout un morceau d’épargne immobilière ».

De même, la hausse des prélèvements sociaux sur les revenus de l’épargne touche toutes les classes moyennes : qui défendra que les 20 millions de contrats d’assurance vie appartiennent tous à des « riches » ?

Dans un autre genre, la suppression de l’exonération partielle de la taxation des contrats de complémentaires santé (TSCA) dits « solidaires et responsables », présentée comme pesant sur les entreprises, devrait pénaliser les ménages, les mutuelles répercutant le plus souvent la charge sur leurs assurés. Selon le ministre de la Santé Xavier Bertrand, grâce à de moindres dépenses de santé, les mutuelles devraient pouvoir éviter d’augmenter leurs tarifs. Mais rien n’est moins sûr, et ces contrats représentent la quasi-totalité des contrats santé.

Enfin, les dispositions concernant la santé publique entrées en vigueur récemment comme l’augmentation de 6 % des prix du tabac et celles qui le seront en 2012 pour la hausse des prélèvements sur les alcools forts et la nouvelle taxation des boissons sucrées pénaliseront là encore les ménages.

Finalement, en incluant la taxe sur les mutuelles, les ménages contribueront à l’effort pour deux tiers contre un tiers pour les entreprises.

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Vous n’aurez plus la même idée sur la gestion de patrimoine après avoir lu cet article

Ne vous êtes vous jamais posé un jour des questions existentialistes du genre : Qu’est ce que j’attends finalement de la vie ? Est-ce que mon organisation actuelle contribue à la réalisation de mes ambitions personnelles ou familiales ?  Que transmettrai-je à mes enfants ; des valeurs, un savoir faire, des connaissances, un patrimoine utile ?

Comment seront mes vingt prochaines années? Comment être autonome financièrement, quel niveau de retraite aurai-je à terme ?

Quels sont mes réels objectifs, où sont mes rêves ? Comment puis-je construire ma vie utilement et en faire profiter ceux que j’aime ?

La survenance d’un évènement important dans notre vie nous obligera à établir une communication avec nous-même. Mais la plupart du temps, le manque de connaissances et de technique pour poser ces questions nous feront rapidement abandonner cet exercice pourtant capital dans notre vie. Nous prenons conscience de nos propres limites et seulement certains d’entre nous réagirons en allant chercher une aide ou des solutions à l’extérieur.

Se pose alors la question du choix d’un interlocuteur capable de nous aider dans nos décisions : quelqu’un qui s’intéresse à nous, qui a des connaissances et maitrise les différents domaines de la vie. Quelqu’un qui a l’expérience et un certain recul nécessaire à toute intervention objective. Quel professionnel répond à ces critères ? Un banquier, un notaire, un avocat, un assureur, un psychologue, une assistante sociale, etc… ?

La plupart des gens pensent que la gestion de patrimoine est synonyme de gestion de fortune, que c’est un milieu réservé aux personnes « haut de gamme », riches…

Activité par essence pluridisciplinaire, le conseil en gestion de patrimoine (ou conseil patrimonial) – tel qu’il est développé par nos soins depuis longtemps – représente une véritable aide à la décision, un accompagnement utile dans tous les actes de gestion des étapes de la vie.

Pourquoi ? Tout simplement parce que le Conseil en Gestion de Patrimoine (CGP) possède un atout majeur que les autres professionnels n’ont pas : la transversalité.

Car pour prodiguer des conseils et les mettre en œuvre aux côtés des gens, il faut non seulement posséder des connaissances sans cesse actualisées, une expérience éprouvée mais également (et c’est ce qui fait la différence) avoir un sens stratégique affiné et une créativité aiguisée. Et puis, il faut aimer les gens, être curieux de leur parcours et s’intéresser à leurs objectifs personnels pour être à la mesure de leurs ambitions et protéger leurs intérêts.

Chaque décision se concrétise par des actions régies dans un contexte juridique, social, fiscal et économique complexe. A chaque étape de notre vie un CGP peut intervenir en sa qualité de conseiller, d’expert, d’arbitre ou de coordinateur pour parler de régime matrimonial, PACS ou union libre, organiser ses premiers actes de gestion financière ou immobilière, optimiser ses impositions ou sa protection sociale, préparer son autonomie de vie, protéger sa famille ou son conjoint en cas de décès, mettre en place une transmission patrimoniale…

Etes vous en mesure d’affirmer que votre interlocuteur habituel s’intéresse à vous et connaisse vos réels besoins et objectifs?

Qu’attendez-vous d’un professionnel en matière financière, immobilière ou juridique ? Pensez-vous qu’un conseil puisse être adapté et avisé si celui qui vous le fourni n’a pas fait une analyse complète et objective de votre situation non seulement actuelle mais également future ? Feriez-vous plus confiance à quelqu’un qui vous propose des produits (quels qu’ils soient) en suivant des impératifs commerciaux ou à quelqu’un qui rechercherait les solutions les plus adéquates à votre situation, sans avoir de pression de résultat ?

La compétence représente t-elle une valeur à vos yeux ?